S'il n'y avait pas une quantité importante de vieux tracteurs, il y avait la qualité. S'il est certain que l'imposant Société Française Vierzon de type H2 de 1938 volait la vedette à ses voisins, c'est aussi parce les chanceux ont pu assister au cérémonial de sa mise en route. Pensez donc ! Ce n'est pas là une de ces machines que l'on démarre à la rigolade, quand l'envie vous en prend.

D'après ce que j'ai pu comprendre de ce cérémonial (le mot n'est pas trop fort) il convient dans un premier temps et pour une durée variable de chauffer ce que l'on nomme la "boule chaude". En fait, il s'agit de chauffer la culasse pour permettre l'inflammation du mélange combustible lors du premier temps moteur. Une fois cette boule bien chaude, on doit agir sur la poignée rétractile cachée dans le volant moteur du côté gauche du tracteur. Ce volant moteur fait office de volant d'inertie et il doit peser son poids. Remarquez, il doit bien falloir ça pour réguler un tant soit peu ce monocylindre de plus de cinq litres de cylindrée ! On empoigne donc cette poignée et on fait osciller le volant d'un côté puis de l'autre jusqu'à ce que l'on sente que l'on va passer la compression.

Là, si vous avez de la chance, le moteur émet sa première éructation en l'accompagnant d'un lourd panache de fumée. Sinon, vous attendez que le volant s'arrête de lui-même et vous recommencez.

Forcément, vous arrivez à démarrer le tracteur. Vous jouez un peu des manettes pour accélérer ou ralentir l'allure du moteur et puis vous pouvez ranger le brûleur à gaz et aller travailler à labourer votre champ. N'oubliez pas votre ceinture de flanelle pour préserver vos disques lombaires ! La machine secoue.

Le Société Française, c'est bien beau, mais on ne va pas passer sous silence les trois autres véhicules agricoles présents qui étaient tout aussi intéressants. D'abord, un curieux Staub. A l'origine, cet engin muni d'un monocylindre à essence devait pouvoir faire office de motoculteur. On pouvait aussi, comme il était ici présenté, lui adjoindre un équipement qui le faisait se transformer en petit tracteur très certainement très pratique.

Ensuite, nous pouvions voir deux engins de marque Energic de Villefranche-sur-Saône. L'un était un joli petit tracteur rouge équipé d'un charrue réversible tandis que l'autre était un motoculteur à roues en fer des années 30.